jansénisme, secte dure, cruelle et barbare, plus ennemie de l’autorité royale que le presbytérianisme, et ce n’est pas peu dire, et plus dangereuse encore que les jésuites, ce qui devient incroyable ; mais cependant c’est ce qui est. Si le roi sait mon grimoire, il sait que je n’écris jamais qu’en loyal sujet à des sujets très-loyaux[1].
Toute la masure de Ferney souhaite les plus heureuses et les plus brillantes années à M. Hennin. On dit qu’il reçut le tableau des Trois Grâces[2] le jour qu’il prononça son discours. C’est être payé dans la monnaie qu’on a frappée. Il couche dans le lit de Mme de Montpéroux. Toutes les dames de Genève se l’arrachent. Nous le félicitons de tous ses triomphes.
À Ferney, premier jour de l’an, jour où il fait un froid de diable.
Je crois, monsieur, vous fournir une assez bonne occasion, en cas que vous ayez des fonds, de gagner un demi pour cent par mois sans aucun frais, et sans aucun courtage ; il n’y aura d’autre cérémonie que de délivrer, tous les trois mois, environ quinze mille livres argent de France ; et à chaque échéance du trimestre, vous recevriez vos quinze mille livres avec l’intérêt, en sorte que vous ne seriez jamais en avance que de quinze mille livres. À l’égard des autres commissions que vous pourriez faire pour moi, je vous donnerais avec très-grand plaisir un quart pour cent.
Je n’ai pas manqué, monsieur, le 18 du passé, d’envoyer à M. Necker, banquier, votre ordre pour qu’il remît au mien les trente-six billets à M. de La Borde, banquier du roi. Je mis sur la lettre : À MM. Necker et. Thélusson, à Paris. Probablement je recevrai réponse par le premier courrier.
- ↑ On retrouvera à l’annéc 1766 d’autres fragments jusqu’à présent imprimés ici. (G. A.)
- ↑ Le tableau des Trois Grâces, par Carle Vanloo, le chef-d’œuvre de ce peintre, dont M. Hennin avait fait l’acquisition. Ce tableau est passé en Pologne depuis la Révolution. (Note de Hennin fils.)
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.