Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome44.djvu/178

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comme des chrétiens. Il a laissé plus de monuments utiles que son souverain Louis XIII. Au milieu des guerres de la Fronde, il fut également respecté des deux partis. Lui seul eût été capable d’empêcher la Saint-Barthélemy. Il voulait que l’on cassât la cloche infernale de Saint-Germain-l’Auxerrois qui a sonné le tocsin du massacre. Il était si humble de cœur qu’il refusait aux jours solennels de porter les superbes ornements qu’avait donnés Médicis, bien différent de François de Sales, qui écrivait à Mme de Chantal : « Ma chère sœur, j’ai dit ce matin la messe avec la belle chasuble que vous m’avez brodée. »


6217. — À M.  BEAUMONT-JACOB[1].
À Ferney, 4 janvier.

M. de Voltaire ne doute pas que M.  de Beaumont n’ait écrit à MM. Thélusson et Necker, à Paris, C’est une chose très-importante que ces messieurs aient la bonté de faire remettre au plus tôt les billets en question à M.  de La Borde, banquier du roi, à qui M. de Voltaire l’a promis, il y a plus d’un mois. Il espère que M. de Beaumont aura la bonté de ne rien négliger pour finir cette affaire. Il a sans doute dans son journal les numéros des trente-six billets, et le numéro du lot de 1,000 livres. M.  de Voltaire lui fait ses très-humbles compliments.


6218. — À M.  DAMILAVILLE.
6 janvier.

Je prie instamment mon cher frère de faire mettre ces trois vers-ci[2] :


A vu sans s’alarmer qu’on t’adressât des vœux ;
Elle-même avec nous l’eût rendu cet hommage.
Tu l’as trop mérité : c’est toi, c’est ton courage…


à la place des trois qui commencent ainsi :


N’entend point nos regrets, n’exauce point nos vœux, etc.


Je lui aurai une très-grande obligation. Je ne veux me brouiller ni avec sainte Geneviève ni avec ses moines.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. De l’Épître à Henri IV.