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CORRESPONDANCE.

la cause de la nation, c’est celle de la tolérance, c’est le combat de la raison contre le fanatisme. Vous écrasez la dernière tête de l’hydre. Enfin je suis toujours persuadé que votre factum mettra le sceau à la grande réputation que vous vous êtes déjà faite. Je ne sais quel sentiment m’intéresse davantage, ou la pitié pour les Sirven, ou mon zéle pour votre gloire.

Mille respects à votre illustre et aimable compagne.


6348. — À M.  RIBOTTE[1].
23 mai 1766.

La personne, monsieur, à qui vous aviez adressé l’éloge de Mme  Lavaysse, vous en envoya quinze exemplaires par le dernier, à l’adresse de M.  Baudinot. On vous en donne avis. Et si vous avez reçu le paquet on vous enverra les autres choses que vous avez demandées.


6349. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
23 mai.

J’aime beaucoup mieux, mes divins anges, vous parler des proscriptions de Rome que des tracasseries de Genève, qui probablement vous ennuient beaucoup. Mon petit ex-jésuite craint qu’il n’en arrive autant aux tracasseries de Fulvie. Il y avait longtemps qu’il était embarrassé de cette Fulvie et de ce petit Pompée, qui manquaient tous deux leur coup au même moment. Nous avions sur cela, l’un et l’autre, beaucoup de scrupule. Enfin nous avons changé cet endroit, et je crois que nous nous sommes tirés d’affaire assez passablement. Nous avons soigné le style autant que nous l’avons pu. Nous sommes assez contents des notes, qui nous paraissent instructives et intéressantes pour ceux qui aiment l’histoire romaine. Nous retouchons la préface, ou plutôt nous raccourcissons beaucoup. Nous comptons, dans quinze jours, soumettre le tout à votre tribunal ; mais nous sommes persuadés que ce ne sera qu’à la longue que l’ouvrage pourra parvenir, je ne dis pas à être goùté, mais un peu connu, du public.

Les affaires de Genève ne fourniront jamais un sujet de tra-

  1. Bulletin de la Société de l’histoire du Protestanisme français ; Paris, 1856, page 245.