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ANNÉE 1766.

l’engager à se rétracter. On fait de la littérature un bien indigne usage : imprimer ainsi des lettres d’autrui, c’est être à la fois voleur et faussaire.

Comme ces Lettres courent l’Europe, je serai forcé de me justifier. Je n’ai jamais répondu aux critiques, mais j’ai toujours confondu la calomnie. Vous m’avez toujours prévenu par des témoignages d’estime et d’amitié ; j’y ai répondu avec les mêmes sentiments. Je ne demande ici que ce que l’humanité exige ; votre mérite vous fait un devoir de venger l’honneur des belles-lettres.

j’ai l’honneur d’être, monsieur, avec les sentiments que j’ai toujours eus pour vous, votre, etc.


6518. — À M.  LACOMBE[1].
22 septembre.

Vous êtes trop bon, monsieur, de m’envoyer toutes les feuilles ; on s’en rapporte entièrement à vous ; vous avez trop de goût, et vous écrivez trop bien pour ne pas faire une édition correcte. Mon ami est parti de chez moi ; ainsi vous n’aurez plus de changements. Vous pouvez continuer cette petite entreprise, sans vous gêner. Il vous prie seulement d’ajouter un petit mot dans la dernière scène ; c’est à ce couplet d’Octave :


Si je n’étJe suis le maître de son sort :
Si je n’étais que juge, il irait à la mort, etc.

(Acte V, scène v.)

Il faut mettre en titre :


OCTAVE, après un long silence.

M. Panckoucke, votre confrère, qui me paraît un homme d’esprit très-instruit, m’a fait l’honneur de venir chez moi avec madame sa femme. J’en ai été fort content. Je voudrais bien que quelque jour vous en pussiez faire autant. Je vous embrasse de tout mon cœur.


6519. — À MADAME LA MARQUISE DU DEFFANT.
À Ferney, 24 septembre.

Ennuyez-vous souvent, madame, car alors vous m’écrirez. Vous me demandez ce que je fais : j’embellis ma retraite, je

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.