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CORRESPONDANCE.

m’intéresse, parce qu’elle peut beaucoup nuire à celle des Sirven, qui se jugera à Compiègne.

Je vous supplie de conserver vos bontés au plus ancien serviteur que vous ayez, et au plus respectueusement attaché.

6951. — À M. LE MARQUIS DE FLORIAN.
Le 24 juillet.

Mes chers patrons d’Hornoy, je suis toujours prêt à aller trouver le duc de Wurtemberg, et je ne pars point. Mauvaise santé, travaux nécessaires, affaires qui m’ont traversé : tout s’est opposé jusqu’à présent à mon voyage.

Il est vrai que Mme Denis a donné de belles fêtes, mais je suis trop vieux et trop malade pour en faire les honneurs. Je crois que l’affaire des Sirven sera jugée à Compiègne à la fin du mois, et nous espérons qu’elle le sera favorablement. Ce sera une seconde tête de l’hydre du fanatisme abattue.

Je profite de l’adresse que vous m’avez donnée pour vous envoyer un petit mémoire qui regarde un peu votre pays de Languedoc. Il a déjà eu son effet. M. de Gudane, commandant au pays de Foix, a menacé le sieur La Beaumelle de le mettre pour le reste de sa vie dans un cachot s’il continuait à vomir ses calomnies.

Je ne sais point encore de nouvelles du procès de M. de Beaumont. Son affaire est bien épineuse, et il est triste qu’il réclame en sa faveur la sévérité des mêmes lois contre lesquelles il a paru s’élever, avec l’applaudissement du public, dans le procès des Calas et des Sirven.

MM. de Chabanon et de La Harpe sont toujours à Ferney ; cela vous vaudra deux tragédies nouvelles pour votre hiver. Pour moi, je suis hors de combat, mais j’encourage les combattants.

Aimez-moi toujours un peu, et soyez sûrs de ma tendre amitié.

6952. — À M. CH. DU C.,
gouverneur, pour le roi, d’andely.
Au château de Ferney, près Genève, 24 juillet.

L’honneur que vous m’avez fait, monsieur, de me choisir pour m’apprendre qu’il y a à Andely une maison où a logé quelque temps le grand-oncle de Mlle Corneille, que j’ai le bonheur