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ANNÉE 1767

deux cent mille livres que vous passâtes en ma faveur en 1764 ; c’est en vertu de ce contrat qu’il agit actuellement dans les terres de Franche-Comté. Je lui manderai de vous envoyer mon contrat dès qu’il aura rempli les formalités nécessaires. J’ai gardé par-devers moi pour quatre-vingt mille livres de contrats, uniquement pour ne point multiplier les frais du contrôle que l’on paye dans le comté de Bourgogne.

Si malheureusement quelques discussions arrêtaient trop longtemps en Franche-Comté l’avocat qui s’est bien voulu charger de mes affaires, dites-moi, je vous prie, comment vous pourriez vous y prendre pour me faire rendre justice avec les seules pièces qui sont entre vos mains.

Il est d’une nécessité absolue qu’on agisse en forme juridique dans la confusion totale où sont les affaires. J’ai écrit à M. Jean Maire ; ma lettre[1] est pleine de respect pour M. le duc de Wurtemberg, et ne parle que de la nécessité où je suis de prendre des mesures contre ceux qui pourraient me disputer mes hypothèques, Je prie même M. Jean Maire de communiquer ma lettre à la chambre des finances de Montbéliard.

Je vous ai rendu un compte exact de ma situation ; tout mon embarras actuellement est de savoir comment nous ferons pour faire valoir les promesses de contrat de M. le duc de Wurtemberg, faites en 1752 et 1753 ; promesses qui sont rappelées, si je ne me trompe, dans le contrat de 1764, que vous avez bien voulu signer. Ses promesses valent-elles en effet contrat ? Je les ai toutes deux par-devers moi ; ne faudra-t-il pas que je vous les envoie ? Dites-moi, je vous prie, quel usage vous en ferez, et quelle est, sur ce point délicat, la jurisprudence du conseil souverain d’Alsace ? Toutes ces affaires ne laissent pas d’être fort tristes pour un homme de mon âge, dont la santé est très-languissante ; ma consolation est dans votre amitié. Je vous embrasse de tout mon cœur. V.

7054. — À M. CHRISTIN.
À Ferney, 27 octobre.

Mon cher ami, je vous écris à tout hasard, ne sachant où vous êtes, et je prie M. Le Riche de vous faire tenir ma lettre. J’ai écrit à M. Jean Maire, receveur de M. le duc de Wurtem-

  1. Elle manque.