m’est tombé entre les mains : c’est une espèce de réponse à ceux qui, par passe-temps, se sont mis à gouverner l’État depuis quelques années. Je n’ose le présenter à M. le duc de Choiseul ; cela est hérissé de calculs qui réjouiraient peu une tête farcie d’escadrons et de bataillons, et des intérêts de tous les princes de l’Europe. Cependant, monsieur, si vous jugiez qu’il y eût dans cette rapsodie quelque plaisanterie bonne ou mauvaise qui pût le faire digérer gaiement après ses tristes dîners, je hasarderai de mettre à ses pieds comme aux vôtres l’Homme aux quarante ecus.
Quant aux ragoûts un peu plus salés, je ne manquerai pas de vous les faire tenir entre deux plats : ils sont tous de la nouvelle cuisine ; la sauce est courte, et cela peut s’envoyer plus aisément qu’un pâté de Périgueux.
J’ai l’honneur d’être avec beaucoup de respect et avec autant d’attachement que d’estime, monsieur, votre très-humble, etc.
Toute ma famille, madame, vous fait ses baise mains. J’ai l’honneur de vous envoyer cette brochure[2], faite par un commis du grenier à sel de notre ville. On dit que les calculs en sont justes ; monsieur votre époux pourra les vérifier aisément.
Je suis derechef, madame, de vous, et de votre époux, et de monsieur son neveu, le très-humble et très-obéissant serviteur.
Je crois qu’on peut hasarder par la poste de Lyon ce petit paquet, qui ne coûterait pas beaucoup de port, et qui pourra amuser un moment un homme à qui on voudrait marquer mieux sa reconnaissance. Celui qui envoie ce chiffon est plongé actuellement au milieu des neiges, est très-malade, et ne se portera bien que quand il aura la consolation de voir les deux très-aimables voyageurs[4], auxquels il présente ses respectueux hommages comme à des divinités qu’il adore.
Envoyez-moi de votre encre.