Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome45.djvu/83

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la cour. Vous êtes trop instruit des vérités qu’elle contient pour n’avoir pas la bonté de les appuyer de votre témoignage. Nous vous aurons une obligation égale à la détresse où nous sommes.

Nous avons l’honneur d’être, avec tous les sentiments que nous vous devons, monsieur, vos très-humbles et très-obéissants serviteur et servante.

Denis, Voltaire.
6701. — À M. HENNIN.
29 janvier.

Nous vous envoyons, mon cher monsieur, cette lettre, que nous vous supplions de communiquer à M. le duc de Choiseul, ou à M. de Bournonville[1]. Nous sommes réellement les seuls sur qui tombe le fardeau. Je me suis ruiné dans un pays affreux où je n’avais de consolation que votre société, dont je ne peux plus jouir. Mes chagrins sont au comble. Je finis ma vie d’une manière bien triste. L’idée que vous avez quelque bonté pour moi me soutient encore. V.

6702. — À M. HENNIN.
À Ferney, 30 janvier.

Nous eûmes hier l’honneur de vous écrire, monsieur, Mme Denis et moi, pour vous supplier d’envoyer notre lettre à M. le duc de Choiseul. Les choses changent quelquefois d’un jour à l’autre. Nous vous supplions aujourd’hui de n’en rien faire ; ou si vous avez déjà eu cette bonté, nous vous prions de vouloir bien mander que nous n’avons plus à faire que les plus respectueux remerciements, et que nous sommes pénétrés de la plus vive reconnaissance.

M. le duc de Choiseul daigne m’écrire du 19, par M. le chevalier de Jaucourt, qu’il m’excepte de la règle générale, parce que je suis infiniment excepté dans son cœur.

Il écrit des choses encore plus fortes à M. le chevalier de Jaucourt. Enfin, j’ai un passe-port illimité pour moi et pour tous mes gens. Il ne me reste d’autre peine que celle de voir que vos

  1. Premier commis de la guerre pour les affaires des Suisses, chargé depuis, sous le duc de Choiseul, de la partie politique de ce même pays, y compris la république de Genève. Il était asthmatique, et mourut jeune. (Note de Hennin fils.)