solitaire du diocèse d’Annecy lui demande sa bénédiction, sa protection dans la sainte Église et chez les honnêtes gens de Paris. Il se recommande à ses bonnes grâces, à ses prières et à ses chansons, qui valent beaucoup mieux que ses antiennes.
On vient de réimprimer la Félicité[1], non pas la félicité éternelle, mais celle du plus aimable homme du monde.
Madame, rapport que Votre Excellence m’a ordonné de lui envoyer les livrets facétieux qui pourraient m’arriver de Hollande, je vous dépêche celui-ci, dans lequel il me paraît qu’il y a force choses concernant la cour de Rome, dans le temps qu’on s’y réjouissait, et que le Saint-Esprit créait des papes de trente-cinq ans. Ce livret vient à propos dans un temps de conclave.
Je me doute bien que monseigneur votre époux n’a pas trop le temps de lire les aventures d’Amabed et d’Adaté[2], et d’examiner si les premiers livres indiens ont environ cinq mille ans d’antiquité. Des courriers qui ont passé dans ma boutique m’ont dit que madame était à Chanteloup, et que, dans son loisir, elle recevrait bénignement ces feuilles des Indes.
Pendant que je faisais le paquet, il a passé trois capitaines du régiment des gardes-suisses qui disaient bien des choses de monseigneur votre époux. J’écoutais bien attentivement. Voici leurs paroles : « Jarnidié, si jamais il lui arrivait de se séparer de nous, nous ne servirions plus personne, et tous nos camarades pensent de même. » Ces jurements me firent plaisir, car je suis une espèce de Suisse, et je lui suis attaché tout comme eux, quoique je ne monte pas la garde.
Ces Suisses, qui revenaient de Versailles, dirent après cela tant de bagatelles, tant de pauvretés, par rapport au pays d’où ils venaient, que je levai les épaules, et je me remis à mon ouvrage. Oh ! voyez-vous, madame, je laisse aller le monde comme il va ; mais je ne change jamais mon opinion, tant je suis têtu. Il y a soixante ans que je suis passionné pour Henri IV, pour