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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/398

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CORRESPONDANCE.

bienfaits. Ajoutez, monsieur, à toutes les grâces dont tous me comblez, celle de me mettre aux pieds du digne petit-fils du grand Condé.

Comptez, monsieur, jusqu’au dernier moment de ma vie, sur le tendre respect de l’ermite des Alpes.

7601. — DU CARDINAL DE BERNIS.
À Rome, le 19 juillet.

Voilà, mon cher confrère, la permission que M. Adam désirait pour ne pas s’enrhumer. Une petite faute qui avait été faite dans la supplique en a retardé le succès. Je suis bien aise que M. le duc de Choiseul ait payé le tribut que tout homme d’esprit doit à la poésie. Si j’avais moins de petites affaires ici, qui emploient mon temps sans le remplir, je crois que je ferais encore des vers ; mais je me contente de les aimer, et de me ressouvenir qu’ils m’ont ouvert la carrière du monde et de la fortune, et, ce qui vaut bien mieux, qu’ils m’ont valu votre amitié. Je ne crois pas que le pape Clément XIV aime les fanatiques, ni qu’il protège le fanatisme. Il a étudié la théologie en homme d’esprit. Je voudrais qu’il eût étudié de même l’histoire.

Adieu, mon cher confrère, je vous aime autant que je respecte la supériorité de vos talents et de votre génie.

7602. — À M. LE COMTE DE ROCHEFORT.
20 juillet.

Je n’ai que le temps, monsieur, de vous envoyer ce papier, que je reçois dans le moment au départ de la poste. J’aurai l’honneur de vous écrire incessamment plus en détail. Cette aventure est une noirceur effroyable. La lettre à M. Marin[1] le fait voir assez, et j’en ai d’ailleurs les preuves les plus indubitables. Je suis indigné autant que vous de l’injustice qu’on fait à notre ami. Il ne faut pas souffrir une pareille injustice. Il m’a mandé qu’il aurait l’honneur de vous écrire incessamment ; mais je sais qu’il est actuellement si malade qu’il faut lui pardonner s’il ne vous écrit pas par cet ordinaire.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que vous me connaissez, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur. V.

  1. La lettre 7583. Cette lettre à Rochefort est aussi relative à l’Histoire du Parlement.