Aller au contenu

Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/408

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
398
CORRESPONDANCE.

et qu’elle a une voix charmante. Je sais encore quels ordres vous m’avez donnés pour elle ; mais je n’ai pas plus de crédit dans le tripot, dont elle a l’honneur d’être, que le roi de Pologne n’en a sur les confédérés de Podolie. Bien en prend à Mlle Dubois d’avoir d’autres talents que ceux du théâtre.

Ce malheureux Théâtre-Français est absolument tombé ; mais le temple de l’Amour, dont Mlle Duhois est première prêtresse, ne tombera jamais. L’Opéra-Comique est actuellement le seul spectacle à la mode.

Il y a une tragédie nouvelle intitulée les Guèbres, et qui pourrait être intitulée l’Inquisition ; elle ne sera probablement jamais jouée. Elle est pourtant extrêmement honnête ; il y a surtout une dernière scène que je vous invite à lire. Agréez, monsieur le prince, mon très-tendre respect, et pardonnez au pauvre vieillard V.

7613. — À M. LE COMTE DE ROCHEFORT.
À Lyon, 28 juillet.

Monsieur, j’ai reçu en son temps la dernière lettre dont vous avez bien voulu m’honorer dans ma petite manufacture auprès de Lyon. Je suis persuadé de plus en plus de votre bonne volonté pour moi et pour ma famille. Nous vous prions, mes associés et moi, de vouloir bien faire distinguer nos étoffes de celles des autres : car quoique nos concurrents aient travaillé sur des modèles à peu près semblables, les dessins sont fort différents. Nous espérons, à votre retour de Compiègne, vous envoyer de bons échantillons.

Nous avons reçu de très-bonnes nouvelles de M. l’abbé Bigot[1]. Mme Finette[2] et Mme de Barbera[3] se sont adressées à nous, et nous commençons à croire d’ailleurs que MM. de Bruguières[4] ne nous feront aucun tort. Madame votre tante[5] a parlé de nous avec la plus grande bienveillance. Elle paraît très-contente de nos anciens dessins, et a déclaré qu’elle voudrait nous servir. Si vous avez quelques nouvelles de madame votre cousine et de M. Le Prieur[6], vous nous obligerez beaucoup de vouloir bien nous en instruire.

  1. Le duc de Choiseul.
  2. Mme la duchesse de Choiseul.
  3. Mme de Grammont, sœur de M. de Choiseul.
  4. Les membres du parlement.
  5. Mme Du Barry.
  6. Louis XV.