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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/409

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ANNÉE 1769.

Nous sommes toujours à vos ordres, ma famille et moi. J’ai l’honneur d’être, avec bien du respect, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Martineau.
7614. — À M. BORDES[1].
À Ferney, 29 juillet.

J’ai reçu, mon cher confrère, une lettre de Mme Oliver, ou Olivier, ou Olinen ; je n’ai pu lire son écriture. Je vous supplie de lui dire qu’elle aura incessamment ce qu’elle demande, soit d’une manière, soit d’une autre. Il y a en effet dans ces deux petits livres[2] des anecdotes très-curieuses. On a voulu faire réimprimer les feuilles qui contiennent ces anecdotes historiques, dont quelques-unes sont tirées des registres du parlement de Paris, et qui ne se trouvent point ailleurs. Les troubles de Genève ont malheureusement retardé l’exécution de ce projet utile.

Je vous supplie d’assurer cette dame que son livre est en sûreté, et qu’il lui sera infailliblement remis dans le courant du mois où nous allons entrer ; qu’on prendra toutes les précautions nécessaires pour le lui faire parvenir sûrement, malgré l’interdiction de tout commerce.

Conservez-moi vos bontés, et comptez sur l’amitié inviolable de votre très-humble, etc.

7615. — DE MADAME LA MARQUISE DU DEFFANT[3].
29 juillet 1769.

Nos lettres se sont croisées, mais nous voici en règle. Je n’aurai pas de peine à faire ce que vous désirez. Une seconde lecture des Guèbres, faite par un bon lecteur, m’a fait remarquer des beautés qui m’étaient échappées. Je voudrais que mon suffrage eût plus de poids ; mais tel qu’il est, vous y pouvez compter. Je dois cependant vous dire ce que je pense : jamais on ne permettra la représentation de cette pièce, avant que les changements qu’elle a pour but ne soient arrivés ; ils arriveront un jour, mais vous êtes comme Moïse, vous voyez la terre promise et vous n’y entrerez pas ; elle sera pour nos neveux ; contentez-vous de la sortie d’Égypte.

Toute réflexion faite, je crois qu’il est plus avantageux que cette pièce

  1. Éditeurs, de Cayrol et François. — C’est à tort qu’on avait classé cette lettre à l’année 1767.
  2. L’Histoire du Parlement.
  3. Correspondance complète, édition Lescure ; 1865.