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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/421

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ANNÉE 1769.

On dit que l’abbé Chauvelin se meurt, et que le président Hénault est dans les limbes ; pour moi, je suis toujours dans le purgatoire, et je me croirais dans le paradis si je pouvais vous embrasser.

7627. — À M. L’ABBÉ AUDRA[1].
10 auguste.

Votre ami l’abbé Morellet a fait un excellent ouvrage[2], qui pourrait bien aboutir à faire abolir la compagnie des Indes. Je voudrais qu’il fit abolir aussi des établissements beaucoup plus funestes.

L’affaire de Sirven me paraît furieusement traîner en longueur. A-t-il rencontré des difficultés ? N’est-il pas conduit par un excellent avocat ? N’a-t-il pas de bons protecteurs ? Je vous supplie de vouloir bien, quand vous aurez un moment de loisir, me mettre au fait de la situation de cet infortuné.

Il y a un académicien de Toulouse, nommé d’Arquier, qui me mande qu’on fait une souscription pour former une bonne troupe de comédiens, et que l’intention des souscripteurs est de faire représenter des pièces tragiques avec des chœurs. Je me prêterais volontiers à cette entreprise, s’il y avait en effet une bonne troupe, ou du moins une troupe qu’on pût former. Mon goût pour les beaux-arts ne finira qu’avec ma vie ; mais j’aime mieux employer mes derniers jours à servir avec vous des malheureux.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

7628. — À M. ***[3].
Genève, 13 août.

Monsieur, quelques bains que mon père a pris ont remis sa santé dans un si bon état que toute notre famille est on ne peut plus joyeuse. Je vous ai parlé, le 1er de ce mois, des bonnes nouvelles de Nervis[4] ; celles qu’on a eues depuis de notre ami qui est dans le service de Russie ont encore augmenté notre joie.

    de l’histoire du Parlement ; c’était Voltaire lui-même qui l’avait remis à l’impression.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Memoire sur la situation actuelle de la compagnie des Indes.
  3. C’est probablement, à la même personne qu’est adressée la lettre 7651.
  4. Sirven.