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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/467

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année 1769.

rien de commun avec les vers, cependant je viens de relire cette scène de Pandore. Je la trouve assez bien filée, et les raisons de Mercure très-bonnes ; mais je n’aime point le couplet de Némésis :


Je ne veux que vous apprendre
À plaire, à brûler toujours.


Le mot de brûler me choque, et n’est point officieux pour la musique ; je suis tenté de tourner ainsi ce couplet[1]:


némésis, sous la figure de Mercure.

Confiez-vous à moi ; je viens pour vous apprendre
Le grand secret d’aimer et de plaire toujours

pandore.

Ah ! si je le croyais !

némésis.

Ah ! si JC’est trop vous en défendre :
J’éternise vos amours.
Et vous craignez de m’ententre, etc.

Je suis encore dans une profonde ignorance sur cet ordre donné par M. le maréchal de Richelieu de représenter à Fontainebleau les Guèbres. M. de Ximenès est le seul qui m’en ait parlé ; la chose devrait être, mais c’est probablement une raison de croire qu’elle ne sera pas. C’est beaucoup qu’on donne à Fontainebleau le divertissement de la Princesse de Navarre, les Scythes, Mèrope et Tancrède.

Lacombe doit avoir vendu plus de Guèbres qu’il ne dit ; mais le marché a été mal fait, on ne peut plus y revenir : j’en suis fâché pour Lekain ; mais dans quelque temps je tâcherai de l’indemniser.

Je viens à des affaires plus graves : c’est le succès de l’avis que vous donnâtes à Sirven ; vous aviez seul raison. Tout le parlement de Toulouse est pour Sirven, si j’en crois les nouvelles que je reçois aujourd’hui. On remettra cette famille aussi innocente que malheureuse dans tous ses droits. Je vous le dis et le redis, il s’est fait depuis dix ans une prodigieuse révolution dans tous les parlements du royaume, excepté dans la grand’chambre de Paris. Il faut laisser mourir les vieux assassins du chevalier

  1. Voltaire ne le changea pourtant pas ; voyez, tome III, l’acte V de Pandore.