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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/107

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7906. — À TOUS LES AMBASSADEURS.
Ferney, le 5 juin.

Monsieur, j’ai l’honneur d’informer Votre Excellence que les bourgeois de Genève ayant malheureusement assassiné quelques-uns de leurs compatriotes, plusieurs familles de bons horlogers s’étant réfugiées dans une petite terre que je possède au pays de Gex, et M. le duc de Choiseul les ayant mises sous la protection du roi, j’ai eu le bonheur de les mettre en état d’exercer leurs talents. Ce sont les meilleurs artistes de Genève ; ils travaillent en tout genre, et à un prix plus modéré qu’en toute autre fabrique. Ils font en émail, avec beaucoup de promptitude, tous les portraits dont on veut garnir les boîtes des montres. Ils méritent d’autant plus la protection de Votre Excellence qu’ils ont beaucoup de respect pour la religion catholique.

C’est sous les auspices de M. le duc de Choiseul que je supplie Votre Excellence de les favoriser, soit en leur donnant vos ordres, soit en daignant les faire recommander aux négociants les plus accrédités.

Je vous prie, monseigneur, de pardonner à la liberté que je prends, en considération de l’avantage qui en résulte pour le royaume.

J’ai l’honneur d’être avec beaucoup de respect, monsieur, de Votre Excellence, etc.

Voltaire,
gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.
7907. — À M. VASSELIER[1].
Ferney, 6 juin.

L’aventure d’Arrie-Petus[2] est bien étonnante pour des Welches. Je voudrais bien savoir au juste le véritable motif de ce coup fourré : car il me semble que les raisons qu’on en donne ne sont guère valables.

Je vous enverrai, monsieur, le mémoire de Billard, écrit de sa main, si vous ne l’avez pas. C’est dans ce mémoire qu’il dit que la Providence l’appelait à voler la caisse.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Deux amants qui s’étaient suicidés à Lyon.