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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/241

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ANNÉE 1770.

moment où il ira savoir qui a raison de Platon ou de Spinosa, de saint Paul ou d’Épictète, de Confucius ou du Journal chrétien. Pour Catherine II et Moustapha, c’est assurément Catherine qui a raison.

8058. — À M. HENNIN.
À Ferney, 21 octobre.

L’oncle et la nièce font mille compliments à monsieur le résident et à toute sa famille. Il est supplié de vouloir bien mander s’il a quelque nouvelle du vol de matières d’or sur quoi on a eu l’honneur de lui écrire. Il est fort vraisemblable qu’on n’obtiendra aucune justice ; mais il est toujours bon de faire un peu de bruit, comme on met un épouvantail dans les jardins pour épouvanter les oiseaux.

On demande bien pardon à monsieur le résident de l’importuner pour une bagatelle.

8059. — DE M. HENNIN[1].
À Genève, le 22 octobre 1770.

Vous ne devez pas douter, monsieur, de mon empressement à procurer justice à vos vassaux. J’ai envoyé mon secrétaire chez monsieur le syndic de la garde porter plainte contre les nommés Sandos et Prévôt, dès que j’ai eu reçu votre lettre. Ce magistrat m’a promis de suivre cette affaire, et je ne doute pas qu’il ne m’en rende bon compte ; mais vous savez peut-être, monsieur, qu’il y a des jours où les officiers de justice sont en vacance. Il n’en reste alors qu’un ou deux en ville qui ont bien de la peine à faire la police du marché, et qu’on ne peut pas aisément employer à examiner des affaires particulières. Je tâcherai de vous instruire le plus tôt possible des démarches qui auront été faites et de leur succès.

Toute la résidence salue Mme Denis, et vous assure, monsieur, de son respectueux dévouement.

8060. — À M. DE LA HOULIÈRE[2].
commandant à salses.
À Ferney, 22 octobre.

Mon cher neveu à la mode de Bretagne (car vous l’êtes, et non pas mon cousin), apprenez, s’il vous plaît, à prendre les titres qui vous conviennent.

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, 1825.
  2. Voyez les notes, tome XXXVI, pages 212 et 223.