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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/278

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CORRESPONDANCE.

Ceux qui ont abusé de vos passe-ports pour transporter le blé à l’étranger, et qui causaient chez nous la disette, ont été arrêtés près des terres de Genève, dans le chemin opposé à Versoy. Leur délit est constaté, les blés sont saisis par la justice, et c’est bien le moins qu’ils soient vendus à un prix raisonnable, dans le marché public, aux pauvres qui en ont besoin.

Vous sauverez réellement notre petit canton et nos colonies naissantes, en accélérant la construction des fours de Versoy, afin qu’on ne soit plus réduit à cuire le pain des troupes françaises sur le territoire de Genève, et qu’il n’y ait plus aucun prétexte aux monopoleurs qui exportent la nourriture du pays. L’état présent où nous sommes me force de réitérer mes instances et mes remerciements.

Mme Denis se flatte d’avoir l’honneur de vous voir ce soir. J’ai celui d’être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre, etc.

Voltaire,
Gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.
8103. — À M. VERNES.
30 novembre.

Le vieux malade à qui M. Vernes a fait la faveur d’écrire est actuellement dans un état déplorable. Dès qu’il sera un peu mieux, il suppliera M. Vernes de vouloir bien ne pas oublier de le venir voir avec son ami M. Palissot. Il présente ses respects à l’un et à l’autre. V.

8104. — À CHRISTIAN VII,
roi de danemark.
Novembre.

Sire, M. d’Alembert m’a instruit des bontés de Votre Majesté pour moi[1]. Tant de générosité de votre part ne m’étonne point ; mais l’objet m’en étonne : ce n’était pas sans doute à un simple citoyen comme moi qu’il fallait une statue. L’Europe en doit aux rois qui voyagent pour répandre des lumières, qui ont la modestie de croire en acquérir, qui donnent des exemples en prétendant qu’ils en reçoivent, qui emportent les vœux de tous les peuples

  1. La lettre de d’Alembert manque ; mais voyez lettres 8073 et 8107.