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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/484

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CORRESPONDANCE.

C’est un grand voyage pour quelqu’un de mon âge, mais l’amitié est la fontaine de Jouvence ; je ne désire de la santé et des forces que pour jouir du bonheur de vivre avec mes amis ; jugez quel plaisir j’aurais de vous revoir. Ne me parlez plus, mon cher Voltaire, sur le ton de votre dernière lettre ; ayez toute confiance en mon attachement, il durera autant que ma vie. Je voudrais bien que ce fût par delà, et que le paradis fût de retrouver ses amis, et d’être uni à eux pour toute l’éternité.

8329. — À M. HENNIN.
À Ferney, 9 juillet.

Monsieur, j’ai l’honneur de vous renvoyer des papiers que les horlogers de Versoy m’ont apportés. Cela ressemble au procès de Mme la comtesse de Pimbesche et de M. Chicaneau : Qu’est-ce qu’on vous a dit ?


Qu’est-ce qu’on vous a fait ? — On m’a dit des injures.


Ils ne peuvent pas dire :


Outre un soufflet, monsieur, que j’ai reçu plus qu’eux.

(Racine, les Plaideurs, acte II, scène ix.)

Tout cela ne me paraît pas mériter d’attention ; mais ce qui mérite, à mon gré, la mienne, c’est que tous ces horlogers, à qui j’ai bien voulu faire les avances les plus considérables, puissent ne point être inquiétés dans leurs travaux, et qu’ils soient en état de me payer, moi ou mes hoirs. Ainsi c’est pour eux que Mme Denis et moi nous demandons votre protection. Mme Denis vous fait mille compliments.

J’ai l’honneur d’être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.
8330. — DE M. HENNIN[1].
À Genève, le 9 juillet 1771.

Je suis bien loin de mettre de l’importance aux querelles de vos nouveaux vassaux avec les souverains de Genève ; mais on m’a porté des plaintes en forme ; on a chargé M. Necker d’en porter. Il a fallu me mettre en règle.

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, 1825.