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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/518

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CORRESPONDANCE.

Vous me rendrez, mon cher ami, un très-grand service si vous voulez bien avoir la bonté de nous faire parvenir mille écus d’or d’Espagne, que M. Sherer doit envoyer à la société Valentin, Dalizette et Dufour.

Je vous embrasse de tout mon cœur,

8366. — À M. MILLE[1].
À Ferney, le 13 septembre.

Un vieux malade demi-bourguignon a reçu, monsieur, avec un extrême plaisir, votre Histoire de Bourgogne, et vous en remercie avec autant de reconnaissance. Mes remerciements tombent d’abord sur votre dissertation contre dom Titrier[2], que je viens de lire. Il serait bien à désirer que toutes ces usurpations, qui ne sont que trop prouvées, fussent enfin rendues à l’État. Dom Titrier a travaillé dans toutes les provinces de l’Europe, et particulièrement dans la Franche-Comté, où nous plaidons actuellement contre lui. Ses titres n’étant pas de droit humain, il prétend qu’ils sont de droit divin ; mais nous sommes assurés qu’ils sont de droit diabolique, et nous espérons que le diable en habit de moine ne gagnera pas toujours sa cause.

J’ai l’honneur d’être, etc.

8367. — DE CATHERINE II[3],
impératrice de russie.
Ce 2-13 septembre 1771.

Monsieur, les Questions sur l’Encyclopédie sont arrivées en compagnie des montres de Ferney. Je dois vous dire qu’il y avait plus de montres que

  1. Antoine-Étienne Mille, avocat au parlement de Paris, né à Dijon le 1er décembre 1735, mort on ne sait en quelle année, avait envoyé à Voltaire les deux premiers volumes de son Abrégé chronologique de l’Histoire de Bourgogne, 1771, deux volumes in-8° (un troisième vit le jour en 1773).
  2. Mille ayant attaqué l’authenticité d’une charte de Clovis Ier accordant des privilèges au monastère de Moutier-Saint-Jean, le bénédictin fr. Merle en prit la défense par une lettre du 14 mars 1771, à laquelle Mille répondit le 1er avril. Ces deux pièces sont dans les préliminaires du tome II de l’Abrégé chronologique. Mille y rapporte une épigramme sur une querelle d’un Normand qui, ayant procès contre des moines de Saint-Benoît, fabrique à grand soin un vieux titre.

    Chef-d’œuvre il fait, produit son titre aux pères.
    Dom Titrier pour vrai le reconnoît ;
    Mais pour huitaine en promet deux contraires.

  3. Collection de Documents, Mémoires et Correspondances, etc., publiée par la Société impériale de l’histoire de Russie, tome XV, page 159.