On ne jugera, je crois, le procès Minos que dans dix ou douze jours.
Voulez-vous bien avoir la bonté de faire rendre cette lettre à M. d’Argental ? Vale.
P. S. Je viens d’avoir le Bonheur, d’Helvétius ; c’est un livre. Je croyais que c’était un petit poëme à la main. Je vous demande pardon.
Vous savez, messieurs du comité, que Boileau, dans son Art poétique,
D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir ;
or, dans la première scène du second acte[2],
Je ne te réponds pas que ta noble fierté…
noble n’est pas le mot propre, c’est dure, c’est sauvage ; ajoutez
que le mot noble est déjà deux fois dans cette scène.
Je n’aime point, dans la seconde scène de ce deuxième acte :
Ainsi le fanatisme et la sédition
Animeront toujours ma triste nation.
Ce n’est que répéter ce qu’on a dit au premier acte ; il faut, dans
toute cette scène, quelque chose qui annonce un changement,
soit grand, soit petit. Je trouve fort mauvais que, dans cette
scène, Dictime dise :
· · · · · Quoi ! le conseil l’appuie !
Il le savait bien, et il ne doit pas s’étonner d’une chose qu’il a
vue et qu’il a dite. Voici donc mes changements, que je tiens
absolument nécessaires, et que je supplie mon comité de recommander au tripot, fût-ce pour la seconde représentation,
si malheureusement on a déjà joué la pièce.
Je recommande à vos bontés mon petit mémoire.