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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/445

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année 1772.

qui prendront soin d’éclairer le public sur ces amas d’atrocités si plates et si dégoûtantes. C’est tout ce que je puis vous dire aujourd’hui, en rendant hommage à votre vertu courageuse, qui a déjà confondu l’imposture.

8905. — À M. MARMONTEL[1].
auguste.

On prétend que Linguet a fait de nouveaux ennemis à M. de Morangiés dans le parquet, dans le barreau, et parmi les gens de lettres. Rien n’est plus triste et rien ne me fait plus trembler pour cette malheureuse affaire, qui va se juger définitivement. Je suis historien sincère ; vous qui l’êtes, aidez-moi. Je ne vois pas qu’il ait le moindre droit de se plaindre qu’on répète ses propres paroles, sans y faire aucune réflexion.

M. Pigeon[2] serait bien plus en droit de se fâcher ; mais il faut préférer la vérité à tout. Cette vérité aura bien de la peine à gagner sa cause au parlement ; elle court grand risque d’être écrasée par les formes. Elle aura pour mortelle ennemie la prévention où l’on est contre Linguet. On dit qu’il va donner un nouveau mémoire ; il faut espérer qu’il prouvera dans cet écrit les choses qu’il a promis de prouver.

Bonsoir, mon cher historiographe, qui ne dites pas tout ce que vous savez.

P. S. Je pense qu’il faudrait imprimer sans délai ma Morangeade, telle que je vous l’envoie, en attendant la Lalliade[3], qui est annoncée dès la première ligne du procès Morangiés. Le mémoire de l’inspecteur Dupuits est sans réplique ; il n’y a que des raisons, et c’est ce qu’il faut.

Je vous embrasse bien tendrement.

Le très-vieux et très-malade V.
8906. — À CATHERINE II,
impératrice de russie.
À Ferney, 10 auguste.

Madame, il faudrait que les jours eussent à Pétersbourg plus de vingt-quatre heures, pour que Votre Majesté impériale eût

  1. Éditeurs, Bavoux et Francois.
  2. Lieutenant général au bailliage du Palais.
  3. Les Fragments sur l’Inde.