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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/512

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tête du gouvernement eussent le temps de bien examiner si M. de Chastellux et M. de Guibert ont raison.

Il m’est tombé entre les mains un petit manuscrit[1] sur le livre de M. de Guibert : ce n’est qu’une plaisanterie. J’aurai l’honneur de vous la faire tenir sous l’enveloppe de M. de Sartines. Vous la ferez lire à M. d’Alembert, ou je l’enverrai à M. d’Alembert afin que vous la lisiez, supposé que cela puisse vous amuser un moment. Vous êtes tous deux les vrais secrétaires d’État dans le royaume de la pensée. Vos lettres sont assurément plus instructives et plus agréables que toutes les lettres de cachet.

Conservez toujours, monsieur, un peu de bonté pour le vieux malade.

8977. — À M. MARIN[2].
À Ferney, 17 novembre.

On m’a encore assuré, mon cher monsieur, que l’affaire dont il est question n’a et n’aura aucun rapport aux horloges et aux cadrans. Au reste, on mande de Paris des choses si singulières que je n’en crois aucune. Je ne croirai que ce que vous me manderez.

Voulez-vous bien avoir la bonté de faire parvenir ce petit paquet à Mme du Deffant ?

Je cherche pour vous ce Taureau[3], qui ne mérite pas d’être cherché ; je suis retombé si malade à l’entrée de l’hiver que je ne retrouve rien ; mais je retrouve bien aisément tous les sentiments qui m’attachent à vous.

8978. — À M. D’ALEMBERT.
19 novembre.

Mon cher philosophe, aussi intrépide que circonspect, et qui avez grande raison d’être l’un et l’autre, voici une petite assiette de marrons que Raton envoie à son Bertrand. Je les avais adressés à M. de Condorcet ; mais je crois qu’il est toujours à la campagne, et je vous les fais parvenir en droiture. Ces marrons sont comme les livres de mon libraire Caille : ils ne valent rien

  1. La Tactique ; voyez cette satire, tome X.
  2. Éditeurs, de Cayrol et Francois.
  3. Le Taureau blanc, roman.