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206 CORRESPONDANCE.

Voilà tout ce que je puis vous mander de votre famille, dont j’ai l’honneur d’être un peu par ricochet. Je vous donne ma bénédiction in quantum possum, et in quantum indiges.

9300. — A M. TURGOT[1].

22 janvier.

Mon vrai seigneur, malgré vous.

Souffrez que je vous présente mon vrai gendre, M. Dupuits, le mari de l’unique héritière du grand nom de Corneille, lieulenant-colonel de son métier, philosophe par sa raison, et le gentilhomme du détestable pays de Gex le plus persuadé par les faits du bien que vous avez fait à l’État en rendant le commerce des grains libre.

S’il est à Paris dans le ramazan[2] c’est à vous qu’il aura l’obligation de manger des poulardes. Je le crois digne de faire de près ce que je ne puis faire que de loin, de vous respecter, de vous admirer, de vous chérir.

Daignez agréer le très-respectueux et j’ose dire le très-tendre hommage du très-vieux hibou du mont Jura.

9301. — A M. LE BARON CONSTANT DE REBEGQUE. 25 janvier.

Le moribond de quatre-vingt et un ans est dans son lit, monsieur, tout comme vous l’avez vu ; mais, avant de mourir, il vous enverra ce Don Pèdre qui est d’un jeunehomme ’ : vous vous en apercevrez bien à son style, qui n’est pas encore formé. J’ai eu le bonheur de voir au chevet de mon lit monsieur votre his. Il me paraît plus formé que l’auteur de Don Pèdre ; il est très-aimable, et digne de vous. Je vous remercie infiniment des deux jeunes gens condamnés à rendre un crucifix de grand chemin pour en avoir brisé un autre ; rien n’est plus juste. Vous me donnez envie de conuaitre monsieur le bailli de Rue.

3. Voltaire donnait sa tragédie de Don Pèdre pour l’ouvrage d’un écolier ; voyez lettre 9309.

4. M. d’Alt.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Turgot venait d’autoriser les bouchers de Paris à vendre de la viande pendant le carême.