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98 ORESTE.

Où la force commence à se joindre au courage : Espérez son retour, espérez dans les dieux,

ELECTRE.

Sage el prudent vieillard, oui, vous m’ouvrez les yeux.

Pardonnez à mon trouble, à mon impatience ;

Hélas ! vous me rendez un rayon d’espérance.

Qui pourrait de ces dieux encenser les autels,

S’ils voyaient sans pitié les malheurs des mortels,

Si le crime insolent, dans son heureuse ivresse.

Écrasait à loisir l’innocente faiblesse !

Dieux, vous rendrez Oreste aux larmes de sa sœur :

Votre bras suspendu frappera l’oppresseur.

Oreste ! entends ma voix, celle de ta patrie,

Celle du sang versé qui t’appelle et qui crie.

Viens du fond des déserts, où tu fus élevé,

Où les maux exerçaient ton courage éprouvé.

Aux monstres des forêts ton bras fait-il la guerre ?

C’est aux monstres d’Argos, aux tyrans de la terre.

Aux meurtriers des rois, que tu dois t’adresser :

Viens, qu’Electre te guide au sein qu’il faut percer.

IPHISE.

Renfermez ces douleurs, et cette plainte amère ; Votre mère paraît.

ELECTRE.

Ai-je encore une mère ?

SCÈNE III. CLYTEMNESTRE, ELECTRE, II>HISE.

CLYTEMNESTRE.

Allez ; que l’on me laisse en ces lieux retirés : Pammène, éloignez-vous ; mes filles, demeurez.

IPHISE.

Hélas ! ce nom sacré dissipe mes alarmes.

KLECTRE.

Ce nom, jadis si saint, redouble encor mes larmes.

CLYTEMNESTRE.

J’ai voulu sur mon sort et sur vos intérêts Vous dévoiler enfin mes sentiments secrets.

à