138 ORESTE.
(Elle avance vers Orestc.)
Frappons… Meurs, malheureux !
ORESTE, lui saisissant le bras.
Justes dieux ! est-ce vous, Chère Electre ?
ELECTRE.
Quentends-je ?
ORESTE.
Hélas ! qu’alliez-vous faire ?
ELECTRE.
J’allais verser ton sang ; j’allais venger mon frère.
ORESTE, la regardant avec attendrissement.
Le venger ! et sur qui ?
ELECTRE.
Son aspect, ses accents, Ont fait tremhler mon bras, ont fait frémir mes sens. Quoi ! c’est vous dont je suis l’esclave malheureuse !
ORESTE.
C’est moi qui suis à vous,
ELECTRE.
vengeance trompeuse ! D’où vient qu’en vous parlant tout mon cœur est changé" ?
ORESTE.
Sœur d’Oreste…
ELECTRE.
Achevez.
ORESTE.
OÙ me suis-je engagé ?
ELECTRE.
Ah ! ne me trompez plus, parlez ; il faut m’apprendre L’excès du crime affreux que j’allais entreprendre. Par pitié, répondez, éclairez-moi, parlez.
ORESTE.
Je ne puis… fuyez-moi.
ELECTRE.
Qui ? moi, vous fuir !
ORESTE.
Tremblez.
ELECTRE.
Pourquoi ?
ORESTE.
Je suis… Cessez. Gardez qu’on ne vous voie.