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PRÉFACE

Cette. Jiagalelle.fut représentée c^ Paris dans l’été de 17/j9’, parmi la foule des spectacles qu’on donne à Paris tous les ans.

Dans cette autre foule, beaucoup plus nombreuse, de brochures dont on est inondé, il en parut une dans ce temps-là qui mérite d’être distinguée. C’est une dissertation ingénieuse et

1. Dans une édition de Paris, Lomercier et Lambert, 1749, in-12, cette Préface, qui est de Voltaire, commence ainsi :

(I Cette bagatelle fut reprôsentco au mois de juillet 1748. Elle n’avait point été destinée pour le théâtre de Paris, encore moins pour l’impression, et on ne la donnerait pas aujourd’hui au public s’il n’en avait paru une édition sr.breptice et toute défigurée sous le nom de la Compagnie des libraires associés de Paris. Il y a dans cette édition fautive plus de cent vers qui ne sont pas de l’auteur. C’est avec la même infidélité, et avec plus de fautes encore, que l’on a imprimé clandestinement la tragédie de Sémiramis : et c’est ainsi qu’on a défiguré presque tous les ouvrages de l’auteur. Il est obligé de se servir de cette occasion pour avertir ceux qui cultivent les lettres, et qui se forment des cabinets de livres, que de toutes les éditions qu’on a faitos de ses prétendus ouvrages, il n’y en a pas une seule qui mérite d’être regardée. Celle de Ledet, h Amsterdam, celle de Merkus, dans la même ville, les autres qu’on a faites d’ai)rès celles-Là, sont absurdes ; et on y a même ajouté un volume entier qui n’ost rempli que de grossièretés insipides faites pour la canaille ; celles qui sont intitulées de Londres et de Genève ne sont pas moins défectueuses.

L’auteur n’a pas eu encore le temps d’examiner celle de Dresde, ainsi il ne peut en rien dire : mais, en général, les amateurs de lettres ne doivent avoir aucun égard aux éditions qui no sont point faites sous ses yeux et par ses ordres, encore moins à tous ces petits ouvrages qu’on affecte de déliiter sous son nom, à ces vers qu’on envoie au Mercure et aux journaux étrangers, et qui ne sont que le ridicule effet d’une réputation bien vaine et bien dangereuse. Lu attendant qu’il puisse un jour donner ses soins à faire imprimer ses véritables ouvrages, il est dans la nécessité de faire donner au moins, par un libraire accrédité et muni d’un privilège, la tragédie de Sémiramis et cette petite pièce, qui ont paru toutes deux l’année passée dans la foule des spectacles nouveaux qu’on donne à Paris tous les ans.

M Dans cette autre foule, etc. »

Ce passage, supiirinié dès 1750, est reproduit pourtant dans l’édition dr liol (voyez V Avertissement de Bouchot).