Mais avant le signal on peut nous arrêter.
C’est lorsque dans la nuit le sénat se sépare,
Que le parti s’assemble, et que tout se déclare.
Que faire ?
Tu te tais, et tu frémis d’effroi ?
Oui, je frémis du coup que mon sort veut de moi.
J’attends peu d’Aurélie ; et, dans ce jour funeste,
Vendre cher notre vie est tout ce qui nous reste.
Je compte les moments, et j’observe les lieux.
Aurélie, en flattant ce vieillard odieux,
En le baignant de pleurs, en lui demandant grâce,
Suspendra pour un temps sa course et sa menace.
Cicéron, que j’alarme, est ailleurs arrêté ;
C’en est assez, amis, tout est en sûreté.
Qu’on transporte soudain les armes nécessaires ;
Armez tout, affranchis, esclaves, et sicaires ;
Débarrassez l’amas de ces lieux souterrains,
Et qu’il en reste encore assez pour mes desseins.
Vous, fidèle affranchi, brave et prudent Septime,
Et vous, cher Martian, qu’un même zèle anime,
Observez Aurélie, observez Nonnius :
Allez ; et dans l’instant qu’ils ne se verront plus,
Abordez-le en secret de la part de sa fille ;
Peignez-lui son danger, celui de sa famille ;
Attirez-le en parlant vers ce détour obscur,
Qui conduit au chemin de Tibur et d’Anxur :
Là, saisissant tous deux le moment favorable,
Vous… Ciel ! que vois-je ?
Scène 5
Arrête, audacieux coupable ;
Où portes-tu tes pas ? Vous, Céthégus, parlez…
Sénateurs, affranchis, qui vous a rassemblés ?