Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/30

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Elle faisait ce bouquet : et sa vue
Était troublée ; elle était toute émue,
Toute rêveuse, avec un certain air,
Un air, là, qui... peste ! L'on y voit clair.

LE COMTE

Blaise, va-t'en... quoi ! J'aurais su lui plaire !

BLAISE

çà, n'allez pas traînasser notre affaire.

LE COMTE

Hem ! ...

BLAISE

Vous verrez comme ce terrain-là
Entre mes mains bientôt profitera.
Répondez donc ; pourquoi ne me rien dire ?

LE COMTE

Ah ! Mon coeur est trop plein. Je me retire...
Adieu, madame.


Scène III

.

LA BARONNE, BLAISE
LA BARONNE

Il l'aime comme un fou,
J'en suis certaine. Et comment donc, par où,
Par quels attraits, par quelle heureuse adresse,
A-t-elle pu me ravir sa tendresse ?
Nanine ! Ô ciel ! Quel choix ! Quelle fureur !
Nanine ! Non ; j'en mourrai de douleur.

BLAISE

Revenant,

Ah ! Vous parlez de Nanine.

LA BARONNE

Insolente !

BLAISE

Est-il pas vrai que Nanine est charmante ?

LA BARONNE

Non.

BLAISE

Eh ! Si fait : parlez un peu pour nous,
Protégez Blaise.