Tiens, sois libre avec moi ; frappe, et délivre-nous.
Ciel !
J’ai tremblé que ma main, mal affermie encore,
Ne portât sur moi-même un coup mal assuré.
Enfonce dans ce cœur un bras moins égaré ;
Immole avec courage une épouse fidèle ;
Tout couvert de mon sang, tombe et meurs auprès d’elle ;
Qu’à mes derniers moments j’embrasse mon époux ;
Que le tyran le voie, et qu’il en soit jaloux.
Grâce au ciel, jusqu’au bout ta vertu persévère ;
Voilà de ton amour la marque la plus chère.
Digne épouse, reçois mes éternels adieux ;
Donne ce glaive, donne, et détourne les yeux.
Tiens, commence par moi ; tu le dois : tu balances !
Je ne puis.
Je le veux.
Je frémis.
Frappe, et tourne sur toi tes bras ensanglantés.
Eh bien ! Imite-moi.
Frappe, dis-je…
Scène VI.
Arrêtez, malheureux ! Ô ciel ! Qu’alliez-vous faire ?