Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/413

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On m’a raconté que Fréron, ayant appris l’usage que Voltaire devait faire de cette estampe, annonça que Voltaire préparait une nouvelle édition de l’Écossaise, qui serait ornée du portrait de l’auteur[1]. Cette plaisanterie empêcha Voltaire de faire ce qu’il aurait voulu ; la nouvelle édition de l’Écossaise parut sans estampe. Mais Voltaire se contenta d’en différer la publication, et la fit distribuer avec Tancrède[2].

Il y avait près de deux mois que l’Écossaise était imprimée, lorsqu’on la représenta sur le Théâtre-Français, le 26 juillet[3]. À la représentation on substitua le nom de Wasp qui, en anglais, signifie guêpe, à celui de Frélon. Le 23 juillet avait été distribuée la requête de Jérôme Carré À Messieurs les Parisiens, qu’on trouvera page 413. L’Écossaise eut seize représentations[4] ; mais pendant qu’on cessait de la jouer sur le Théâtre-Français, on se disposait à la faire paraître sur le théâtre des Italiens, où, le 20 septembre, on donna l’Écossaise mise en vers par M. de La Grange. Deux parodies furent jouées sur le théâtre de l’Opéra-Comique ou de la Foire : l’Écosseuse, par Poinsinet jeune et d’Avesne ; les Nouveaux Calotins, par Harnv. Ces deux pièces sont imprimées ; la seconde est moins une parodie qu’une pièce faite à l’occasion de la comédie de Voltaire. La Petite Écosseuse, parodie de l’Écossaise, par Taconnet, a été imprimée, mais non représentée.

La Relation d’une grande bataille, imprimée dans l’Année littéraire tome V de 1760, page 209, est un compte rendu de la première représentation.

La Lettre sur la comédie de l’Écossaise, 1760, in-12 de 12 pages, avec cette épigraphe : Usquequo tandem ? est une satire très-violente d’ont l’auteur m’est inconnu.

Le Discours sur la satire contre les philosophes comédie de Palissot, 1760, in-12, est de l’abbé Coyer, qui parle à la fin du succès brillant de l’Écossaise.

Les Avis, petite pièce en prose de 16 pages in-8o, contient des réflexions critiques sur la comédie des Philosophes et sur celle de l’Écossaise.

L’Épître à un ami dans sa retraite à l’occasion des Philosophes et de l’Écossaise, 1760, in-12 de 12 pages, est en vers libres.

  1. J’ai eu beau feuilleter l’Année littéraire, je n’ai pu y trouver cette annonce. Mais je dois dire aussi que j’ai aperçu un carton à la fin du compte rendu de l’Êcossaise (1760, IV, 115-116), et l’existence de ce carton permet de croire à l’existence de la plaisanterie faite par Fréron.
  2. Voyez, dans le présent volume, l’Avertissement de Beuchot sur cette tragédie.
  3. Les Spectacles de Paris, 1761, page 134 ; Année littéraire 1760 V, 209 ; Mémoires de Collé, II. 369 ; le Mercure (août) dit le 27, et d’après lui une note des éditeurs de la Correspondance de Grimm donne la même date. Mais en 1760, le 27 juillet était un dimanche, qui n’est guère le jour des premières représentations. La date du 10 auguste, donnée par quelques personnes à la première représentation de l’Écossaise, est démentie par la lettre de d’Alembert du 3 auguste, qui dit que la quatrième représentation avait eu lieu le 2.
  4. Lettre de d’Alembert, du 2 septembre 1760. Collé, dans ses Mémoires (II, 374), ne parle que de treize représentations.