Vous êtes plus que malade, vous êtes triste… Entre nous, pardonnez… ; il paraît que votre fortune n’est pas comme votre personne.
Comment ? quelle imagination ! je ne me suis jamais plainte de ma fortune.
Non, vous dis-je, elle n’est pas si belle, si bonne, si désirable que vous l’êtes.
Que voulez-vous dire ?
Que vous touchez ici tout le monde, et que vous l’évitez trop. Écoutez : je ne suis qu’un homme simple, qu’un homme du peuple ; mais je vois tout votre mérite comme si j’étais un homme de la cour : ma chère dame, un peu de bonne chère : nous avons là-haut un vieux gentilhomme, avec qui vous devriez manger.
Moi, me mettre à table avec un homme, avec un inconnu ?…
C’est un vieillard qui me paraît un galant homme. Vous paraissez bien affligée, il paraît bien triste aussi : deux afflictions mises ensemble peuvent devenir une consolation.
Je ne veux, je ne peux voir personne.
Souffrez au moins que ma femme vous fasse sa cour ; daignez permettre qu’elle mange avec vous, pour vous tenir compagnie. Souffrez quelques soins…
Je vous rends grâce avec sensibilité ; mais je n’ai besoin de rien.
Oh ! je n’y tiens pas : vous n’avez besoin de rien, et vous n’avez pas le nécessaire !
Qui vous en a pu imposer si témérairement ?
Pardon !
Vous extravaguez, mon cher hôte.