Après une promesse de mariage ! scélérat ! après m’avoir juré tant d’amour !
Quand je vous ai juré de l’amour, j’en avais ; quand je vous ai promis de vous épouser, je voulais tenir ma parole.
Eh ! qui t’a empêché de tenir ta parole, parjure ?
Votre caractère, vos emportements : je me mariais pour être heureux, et j’ai vu que nous ne l’aurions été ni l’un ni l’autre.
Tu me quittes pour une vagabonde, pour une aventurière.
Je vous quitte pour la vertu, pour la douceur, et pour les grâces.
Traître ! tu n’es pas où tu crois en être ; je me vengerai plus tôt que tu ne penses.
Je sais que vous êtes vindicative, envieuse plutôt que jalouse, emportée plutôt que tendre : mais vous serez forcée à respecter celle que j’aime.
Allez, lâche, je connais l’objet de vos amours mieux que vous ; je sais qui elle est ; je sais qui est l’étranger arrivé aujourd’hui pour elle ; je sais tout : des hommes plus puissants que vous sont instruits de tout ; et bientôt on vous enlèvera l’indigne objet pour qui vous m’avez méprisée.
Que veut-elle dire, Polly ? elle me fait mourir d’inquiétude.
Et moi, de peur. Nous sommes perdus.
Ah ! madame, arrêtez-vous ; un mot ; expliquez-vous, écoutez…
Je n’écoute point, je ne réponds rien, je ne m’explique point. Vous êtes, comme je vous l’ai déjà dit, un inconstant, un volage, un cœur faux, un traître, un perfide, un homme abominable.