Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/522

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oli TANCREDE.

AMÉNAÏDE.

Cette témérité Est peu respectueuse et vous semble une injure. Je sais que dans les cours mon sexe plus flatté IDans votre république a moins de liberté : À Byzance on Je sert ; ici la loi plus dure Veut de l’obéissance et défend le murmure. Les musulmans altiers, trop longtemps vos vainqueurs, Ont changé la Sicile, ont endurci vos mœurs : Mais qui peut altérer vos bontés paternelles ?

ARGIRE.

Vous seule, vous, ma fille, en abusant trop d’elles. De tout ce que j’entends mon esprit est confus :l’ai permis vos délais, mais non pas vos refus. La loi ne peut plus rompre un nœud si légitime : La parole est donnée ; y manquer est un crime. Vous me l’avez bien dit, je suis né malheureux : Jamais aucun succès n’a couronné mes vœux. Tous les jours de ma vie ont été des orages. Dieu puissant ! détournez ces funestes présages ; Et puisse Aménaïde, en formant ces liens. Se préparer des jours moins tristes que les miens !

SCÈNE y.

AMÉNAÏDE.

Tancrède, cher amant ! moi, j’aurais la faiblesse De trahir mes serments pour ton persécuteur ! Plus cruelle que lui, perfide avec bassesse. Partageant ta dépouille avec cet oppresseur, Je pourrais…

SCÈNE VI.

AMÉNAÏDE, FANIE.

AMÉNAÏDE.

Viens, approche, ô ma chère Fanie ! Vois le trait détesté qui m’arrache la vie. Orbassan par mon père est nommé mon époux !