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Quoi qu’il en soit, je serai votre reine, et je vous apprendrai à me respecter.
Moi, vous respecter, madame !
Oui, madame.
Ah ! madame, la Judée produira du froment au lieu de seigle, et on aura des chevaux au lieu d’ânes pour monter, avant que je sois réduite à cette ignominie : il appartient bien à une femme comme vous de faire l’impertinente avec moi !
Si je m’en croyais, une paire de soufflets…
Ne vous en avisez pas, madame ; j’ai le bras bon, et je vous rosserais d’une manière…
Scène II.
Paix là donc, paix là : êtes-vous folles, vous autres ? Il est bien question de vous quereller, quand l’horreur des horreurs est sur ma maison.
Quoi donc, mon cher amant ! Qu’est-il arrivé ?
Mon cher mari, y a-t-il quelque nouveau malheur ?
Voilà-t-il pas que mon fils Ammon, que vous connaissez, s’est avisé de violer sa sœur Thamar[1] et l’a ensuite chassée de sa chambre à grands coups de pied dans le cul !
Quoi donc ! n’est-ce que cela ? Je croyais à votre air effaré qu’il vous avait volé votre argent.
Ce n’est pas tout ; mon autre fils Absalon, quand il a vu cette
- ↑ Rois, II, chap. xiii, versets 17, 18.