ACTE QUATRIÈME.
Scène I.
Bethsabée, Bethsabée, c’est donc ainsi que vous m’enlevez le cœur de monseigneur ?
Vous voyez que je ne vous enlève rien, puisqu’il me quitte, et que je ne peux l’arrêter.
Vous ne l’arrêtez que trop, perfide, dans les filets de votre méchanceté : tout Israël dit que vous êtes grosse de lui.
Eh bien ! quand cela serait, madame, est-ce à vous à me le reprocher ? N’en avez-vous pas fait autant ?
Cela est bien différent, madame ; j’ai l’honneur d’être son épouse.
Voilà un plaisant mariage ; on sait que vous avez empoisonné Nabal votre mari, pour épouser David, lorsqu’il n’était encore que capitaine.
Point de reproches, madame, s’il vous plaît ; vous en feriez bien autant du bonhomme Urie, pour devenir reine ; mais sachez que je vais tout lui découvrir.
Je vous en défie.
C’est-à-dire que la chose est déjà faite.