Vite un carrosse.
Oui, madame, à l'instant :
Vous devriez être sa protectrice.
Quand on a fait une telle injustice,
Sachez de moi que l'on ne doit rougir
Que de ne pas assez se repentir.
Monsieur mon fils a souvent des lubies
Que l'on prendrait pour de franches folies :
Mais dans le fond c'est un coeur généreux ;
Il est né bon ; j'en fais ce que je veux.
Vous n'êtes pas, ma bru, si bienfaisante ;
Il s'en faut bien.
Que tout m'impatiente !
Qu'il a l'air sombre, embarrassé, rêveur !
Quel sentiment étrange est dans son coeur ?
Voyez, monsieur, ce que vous voulez faire.
Oui, pour Nanine.
On peut la satisfaire
Par des présents.
C'est le moindre devoir.
Mais moi, jamais je ne veux la revoir ;
Que du château jamais elle n'approche :
Entendez-vous ?
J'entends.
Quel coeur de roche !
De mes soupçons évitez les éclats :
Vous hésitez ?
Après un silence,
Non, je n'hésite pas.
Je dois m'attendre à cette déférence ;
Vous la devez à tous les deux, je pense.