Cendres de Statira, recevez Olympie[1].
Ciel !
Olympie !
Ô ciel !
Ô fureur inouïe !
Elle n’est déjà plus, tous nos efforts sont vains.
Revenant dans le péristyle.
* En est-ce assez, grands dieux ? Mes exécrables mains
* Ont fait périr mon roi, sa veuve, et mon épouse !
* Antigone, ton âme est-elle encor jalouse ?
- ↑ « Il faut au dernier acte, écrivait Voltaire, un air recueilli et plein d’un sombre désespoir ; c’est la surtout qu’il est nécessaire de mettre de longs silences entre les vers. Il faut au moins deux ou trois secondes en récitant : Apprends…
que je t’adore… et que je m’en punis : un silence après apprends, un silence après je t’adore. » Sur le théâtre de Ferney, les flammes du bûcher s’élevaient de quatre pieds au-dessus des acteurs. (G. A.) - ↑ L’hiérophante, les prêtres et les prêtresses, témoignent leur étonnement et leur consternation. (Note de Voltaire.)
à celui de Caton, de Cassius et de Brutus. Tel soldat, et même tel officier a combattu tour à tour pour la France, pour l’Autriche et pour la Prusse.
Il y a un peuple sur la terre dont la maxime, non encore démentie, est de ne
se jamais donner la mort, et de ne la donner a personne ; ce sont les Philadelphiens, qu’on a si sottement nommés quakers. Ils ont même longtemps refusé de
contribuer aux frais de la dernière guerre qu’on faisait vers le Canada pour décider
à quels marchands d’Europe appartiendrait un coin de terre endurci sous la glace
pendant sept mois, et stérile pendant les cinq autres. Ils disaient, pour leurs
raisons, que des vases d’argile tels que les hommes ne devaient pas se briser les
uns contre les autres pour de si misérables intérêts.
Je passe a une seconde question.
Que pensent ceux qui, parmi nous, périssent par une mort volontaire ? Il y en
a beaucoup dans toutes les grandes villes. J’en ai connu une petite où il y avait une
douzaine de suicides par an. Ceux qui sortent ainsi de la vie pensent-ils avoir une
âme immortelle ? Espèrent-ils que cette âme sera plus heureuse dans une autre
vie ? Croient-ils que notre entendement se réunit après notre mort a l’âme générale
du monde ? Imaginent-ils que l’entendement est une faculté, un résultat des
organes, qui périt avec les organes mêmes, comme la végétation, dans les plantes,
est détruite quand les plantes sont arrachées ; comme la sensibilité dans les animaux, lorsqu’ils ne respirent plus ; comme la force, cet être métaphysique, cesse d’exister dans un ressort qui a perdu son élasticité ?
Il serait à désirer que tous ceux qui prennent le parti de sortir de la vie laissassent par écrit leurs raisons, avec un petit mot de leur philosophie : cela ne serait
pas inutile aux vivants et à l’histoire de l’esprit humain. (Note de Voltaire.)