Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/199

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ACTH I, sci : ni< : m. isî)

Los tiiiniiltos (les camps ont été mos asiles : Mon génie était né i)onr les guerres civiles’, Pour ce siècle effroyable où j’ai reçu le jour. Je veux… Mais j’aperçois dans ce sanglant S(joiir Les licteurs des tyrans, leurs lâches satellites. Qui de ce camp barbare occupent les limites. Vous qu’un emploi funeste attache ici près d’eux, Demeurez ; ("coûtez leurs com|)lots ténébreux ; Vous m’en avertirez ; et vous viendrez m’apprendre Ce que je dois souffrir, ce ([u’il faut entreprendre.

(Ello sort avec Albine.)

AU FI DE.

Moi, le soldat d’Antoine ! À quoi siiis-je réduit ! De trente ans de travaux quel exécrable fruit !

(Tandis qu’il parle, on avance la fente où Octave et Antoine vont se placer. Les licteurs l’entourent, et forment un demi-cercle. Aufide se range à côté

de la tente.)

SCÈNE III.

OGl A\’ E, ANTOINE, debout dans la tentn, une table derrière eux. ANTOINE.

Octave, c’en est fait, et je la répudie ; Je resserre nos nœuds par l’in men d’Octavie ; Mais ce n’est pas assez pour éteindre ces feux Qu’un intérêt jaloux allume entre nous deux. ’Deux chefs toujours unis sont un exemple rare ; Pour les concilier il faut qu’on les sépare. Vingt fois votre Agrippa, vos confidents, les miens, Depuis que nous régnons, ont rompu nos liens.

dans Lucrèce, dans Mcnimiiis, et dans les esprits de tant d’autres dignes Romains, ne put rien contre les fureurs des guerres civiles. Il est absurde et abominable de dire que les belles-lettres avaient corrompu les mœurs. Antoine, Octave, et leurs suivants, ne furent pas méchants à cause de l’étude des lettres, mais malgré cette étude. C’est ainsi cjue, du temps de la Ligue, les Montaigne, les Charron, les de Thou, les L’Hospital, ne purent s’opposer au torrent de crimes dont la France fut inondée. {Note de Voltaire.)

1. Fulvie se rend ici une exacte justice. Elle précipita le frère d’Antoine dans sa ruine ; elle cabala avec Auguste et contre Auguste ; elle fut l’ennemie mortelle de Ciccron ; elle était digne de ces temps funestes. Je ne connais aucune guerre civile où quelque femme n’ait joué un rôle. (Note de Voltaire.)