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2.^0 Li : S SCYTHES.

Atlorateiir tics lois que nos mœurs ont prescrites,

Notre ami, notre frère en nos cœurs adopté,

Jamais de son destin n’a rien manifesté ?

Sur son rang, sur les siens, pourquoi se taire encore ?

Rougit-on de parler de ce qui nous honore ?

Et puis-je abandonner ton cœur trop prévenu

Au sang d’un étranger qui craint d’être connu ?

INDATIIîE,

Quel qu’il soit, il est libre, il est juste, intrépide ; 11 m’aime, il est enfin le père d’Obéide.

HERMODAN.

Que je lui parle au moins.

SCÈNE II.

HERMODAN, INDATIRE, SOZAME.

INDATIRE, allant à Sozame.

vieillard généreux ! cher concitoyen de nos pâtres heureux ! Les Persans, en ce jour venus dans la Scythie, Seront donc les témoins du saint nœud qui nous lie ! Je tiendrai de tes mains un don plus précieux Due le trône où Cyrus se crut égal aux dieux. J’en atteste les miens et le jour qui m’éclaire, Mon cœur se donne à toi comme il est à mon père ; Je te sers comme lui. Quoi ! tu verses des pleurs !

SOZAME.

J’en verse de tendresse ; et si dans mes malheurs Cette heureuse alliance, où mon bonheur se fonde, Guérit d’un cœur flétri la blessure profonde, La cicatrice en reste ; et les biens les plus chers Rappellent quelquefois les maux qu’on a soufferts.

IXDATIRE. l’ignore tes chagrins ; ta vertu m’est connue : Qui peut donc t’affliger ? Ma candeur ingénue Mérite que ton cœur au mien daigne s’ouvrir.

HERMODAN.

À la teixh’e amitié tu peux tout découvrir ; Tu le dois.