On la respecte avec sa pauvreté.
Elle a chez elle une vieille personne
Qu’on nomme Laure, et dont l’âme est si bonne !
Laure est aussi d’une grande maison.
Qu’importe encor ?
J’ai remarqué cela, chère Colette,
En savent plus, ont l’âme autrement faite,
Ont de l’esprit, des sentiments plus grands,
Meilleurs que nous.
Avec grand soin leur âme est façonnée ;
La notre, hélas ! languit abandonnée.
Comme on apprend à chanter, à danser,
Les gens du monde apprennent à penser.
Cette Dormène et cette vieille dame
Semblent donner quelque chose à mon âme ;
Je crois en valoir mieux quand je les voi :
J’ai de l’orgueil, et je ne sais pourquoi…
Et les bontés de Dormène et de Laure
Me font haïr mille fois plus encore
Madame Berthe et monsieur Mathurin.
Quitte-les tous.
J’ai quelque espoir : que ton conseil m’assiste.
Dis-moi d’abord, Colette, en quoi consiste
Ce fameux droit du seigneur.
Va consulter de plus doctes que moi,
Je ne suis point mariée ; et l’affaire,
À ce qu’on dit, est un très-grand mystère.
Seconde-moi, fais que je vienne à bout
D’être épousée, et je te dirai tout.
Ah ! j’y ferai mon possible.