Pour monsieur votre aîné, c’est un fou sérieux :
Un précepteur maudit, maîtrisant sa jeunesse,
Chargea d’un joug pesant sa docile faiblesse,
De sombres visions tourmenta son esprit,
Et l’âge a conservé ce que l’enfance y mit.
Il s’est fait à lui-même un bien triste esclavage.
Malheur a tout esprit qui veut être trop sage ?
J’ai bonne opinion, je vous l’ai déjà dit,
D’un jeune écervelé, quand il a de l’esprit,
Mais un jeune pédant, fut-il très estimable,
Deviendra, s’il persiste, un être insupportable.
Je ris lorsque je vois que votre frère a fait
L’extravagant dessein d’être un homme parfait.
Un pédant chez Ninon est un plaisant prodige !
Le parti qu’il a pris n’est pas ce qui m’afflige :
J’aime les gens de bien, mais je hais les cagots ;
Et je crains les fripons qui gouvernent les sots.
Voilà le marguillier.
Scène II
Je me suis fait attendre.
Le temps, vous le savez, est difficile à prendre.
Mes emplois sont bien lourds…
Je le sais.
Bien pesants.
C’est ajouter beaucoup.
Sans mes soins vigilants,
Sans mon activité…