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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/412

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NINON.

Fort bien.

MONSIEUR GARANT.

Sans ma prudence,
Sans mon crédit…


NINON.

Encor !

MONSIEUR GARANT.

L’oeuvre aurait pu, je pense,
Souffrir un grand déchet ; mais j’ai tout réparé.


LE JEUNE GOURVILLE.

Ah ! Tout Paris en parle, et vous en sait bon gré.


MONSIEUR GARANT.

Les pauvres sont d’ailleurs si pauvres ! Leurs souffrances
Me percent tant le cœur, que de leurs doléances
Je m’afflige toujours.

NINON.

Il faut les secourir ;
C’est un devoir sacré.


MONSIEUR GARANT.

Leurs maux me font souffrir.

LE JEUNE GOURVILLE.

Vous régissez si bien leur petite finance
Que les pauvres bientôt seront dans l’opulence.


NINON.

Çà, monsieur l’aumônier, vous savez que céans
Il est, ainsi qu’ailleurs, de jeunes indigents ;
Ils sont recommandés à vos nobles largesses.
Vous n’avez pas, sans doute, oublié vos promesses.


MONSIEUR GARANT.

Vous savez que mon cœur est toujours pénétré
Des extrêmes bontés dont je fus honoré
Par ce parfait ami, ce cher monsieur Gourville,
Si bon pour ses amis… qui fut toujours utile
A tous ceux qu’il aima… qui fut si bon pour moi,
Si généreux !… Je sais tout ce que je lui doi.
L’honneur, la probité, l’équité, la justice,
Ordonnent qu’un ami sans réserve accomplisse
Ce qu’un ami voulait.


NINON.

Ah ! Que c’est parler bien !