Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/445

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Pour empêcher les gens d’aller chercher main-forte,
Pour prévenir, dit-il, une amende plus forte,
Pour payer le scandale avec les coups reçus,
Je lui signe un billet encor de mille écus.
Ah, Lisette ! Ah, Picard ! Le sage est peu de chose !

PICARD.

Oui, je le croirais bien.

LISETTE.

Quelle métamorphose !

GOURVILLE L’AÎNÉ.

Après ce que je viens de faire et d’essuyer,
Comment revoir jamais monsieur le marguillier ?
Comment revoir madame ?

PICARD.

Oh ! Madame est très bonne.

LISETTE.

Toujours aux jeunes gens, monsieur, elle pardonne.

GOURVILLE L’AÎNÉ.

Comment revoir mon frère, après l’avoir traité
Avec tant de hauteur et de sévérité ?


Scène III

Gourville L’Aîné, Gourville Le Jeune, Lisette, Picard
LE JEUNE GOURVILLE., tout essoufflé.

Ah, mon frère ! Ah, Lisette !

LISETTE.

Eh bien ?

LE JEUNE GOURVILLE., à Lisette, à part.

Ma chère amie,
Dans ce danger terrible aide-moi, je te prie.

GOURVILLE L’AÎNÉ.

Mon frère, je rougis et je pleure à vos yeux.

LE JEUNE GOURVILLE.

Mon frère, pardonnez ce petit tour joyeux.

Prenant Lisette à part.

Lisette, prends bien garde au moins qu’on ne la voie ;
Pour la faire sortir nous aurons une voie.