Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/446

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GOURVILLE L’AÎNÉ.

Ô ciel ! madame Aubert serait dans la maison ?
Elle a donc pris pour moi bien de la passion !
Ah de grâce, oubliez ma sottise effroyable.

LE JEUNE GOURVILLE.

Ah ! passez-moi ma faute, elle est très excusable.

Allant à Lisette.

Lisette, à mon secours !

PICARD.

Eh ! Mon Dieu ! Ces gens-ci
Sont tous devenus fous : qu’a-t-on donc fait ici ?

Lisette s’entretient avec le jeune Gourville.
GOURVILLE L’AÎNÉ., sur le devant.

Est-ce une illusion ? Est-ce un tour qu’on me joue ?
Quels docteurs j’ai trouvés ! Je me tâte, et j’avoue
Que je suis confondu, que je n’y comprends rien.

LE JEUNE GOURVILLE.
À Lisette ; il lui parle à l’oreille.

Picard, garde la porte… Et toi… Tu m’entends bien.

LISETTE.

J’y vais ; comptez sur moi.

LE JEUNE GOURVILLE., à Lisette.

Par ton seul savoir-faire
Tu sauras amuser et le père et la mère.

GOURVILLE L’AÎNÉ.

Quoi ! son père et sa mère ont l’obstination
De me poursuivre ici pour réparation ?

LE JEUNE GOURVILLE.

Hélas ! j’en suis honteux.

GOURVILLE L’AÎNÉ.

C’est moi qui meurs de honte.

LE JEUNE GOURVILLE.

Sophie échappera par une fuite prompte ;
Et Lisette saura la mettre en sûreté.

Revenant à Gourville l’aîné.

De grâce, mon cher frère, ayez tant de bonté
Que de lui pardonner ce petit artifice.

GOURVILLE L’AÎNÉ.

Quel galimatias !

LE JEUNE GOURVILLE.

Ce n’était pas malice ;
C’est un trait de jeunesse, et peut-être il la perd.