Je ne saurais vous taire
Que depuis quelque temps mon cher frère en effet
Eut avec votre fille un commerce secret.
Ça n’est pas vrai.
Paix donc ; c’est un commerce honnête,
Pur, moral, instructif, pour bien régler sa tête,
Pour éloigner son cœur d’un monde décevant,
Et pour la disposer à se mettre en couvent.
Mettre au couvent ma fille ! Oh, le plaisant visage !
C’est un impertinent.
Je vous dis…
Chut !
J’enrage !
Cette excuse louable est d’un cœur fraternel ;
Mais, monsieur, votre aîné n’est pas moins criminel.
Tenez, monsieur, voilà ses missives infâmes,
Et ses instructions pour diriger les âmes.
Prêtez-moi.
Les voilà.
D’un esprit attentif
J’en veux voir la teneur et le dispositif.
Mais il faut me les rendre.
Oui, mais je dois vous dire
Qu’avant de vous les rendre il me faudra les lire.
Allez, ces lettres sont d’un faussaire.