Eh ! mon Dieu, non, vous dis-je.
Gourville épouvanté dans l’instant se corrige ;
Et peut-être trompé, mais sain d’entendement,
Il fait, sans en rien dire, un second testament.
Il m’a fallu courir longtemps chez les notaires
Pour y faire apposer les formes nécessaires,
Payer de certains droits qui m’étaient inconnus :
Et, si j’avais tardé, les miens étaient perdus ;
Monsieur gardait l’argent pour son beau mariage.
Tenez, voilà, je pense, un testament fort sage :
Il est en ma faveur ; c’est pour moi tout le bien :
J’en ai le cœur percé ; monsieur Garant n’a rien.
Quel tour !
La brave femme !
Entre eux deux je partage,
Ainsi que je le dois, le petit héritage.
Je souhaite à monsieur d’autres engagements,
Une plus digne épouse, et d’autres testaments.
Il faudra voir cela.
Lisez, vous savez lire.
Il médite beaucoup, car il ne peut rien dire.
La dot de votre fille enfin va se payer.
Serviteur.
Tout à vous.
Adieu, cher marguillier.
Adieu, vilain mâtin, qui m’en fis tant accroire.
Et pourquoi t’en aller ? Reste avec nous pour boire.
L’oeuvre m’attend, j’ai hâte.