Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/501

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DISCOURS^

HISTORIQUE ET CRITIQUE

A L OCCASION

DE LA TRAGÉDIE DES GUÈBRES.

On trouvera dans cette nouvelle édition de la tragédie des Guèbres, exactement corrigée, beaucoup de morceaux qui n’étaient point dans les premières. Cette pièce n’est pas une tragédie ordinaire dont le seul but soit d’occuper pendant une heure le loisir des spectateurs, et dont le seul mérite soit d’arracher, avec le secours d’une actrice, quelques larmes bientôt oubliées. L’auteur n’a point cherché de vains applaudissements, qu’on a si souvent prodigués sur les théâtres aux plus mauvais ouvrages encore plus qu’aux meilleurs.

Il a seulement voulu employer un faible talent à inspirer, autant qu’il est en lui, le respect pour les lois, la charité universelle, l’humanité, l’indulgence, la tolérance : c’est ce qu’on a déjà remarqué - dans les préfaces qui ont paru à la tête de cet ouvrage dramatique.

Pour mieux parvenir à jeter dans les esprits les semences de ces vertus nécessaires à toute société, on a choisi des personnages dans l’ordre commun. On n’a pas craint de hasarder sur la scène un jardinier, une jeune fille qui a prêté la main aux travaux rustiques de son père, des officiers, dont l’un commande dans une petite place frontière, et dont l’autre est lieutenant dans la compagnie de son frère ; enfin un des acteurs est un simple soldat. De tels personnages, qui se rapprochent plus de la nature, et la

i. Ce Discours est en tète d’une troisième édition, datée do 17G9, et qui ne contient ni la Préface qui précède, ni VÉpître dédicatoire. Voltaire parle de ce DJscottrs dans sa lettre à Schomberg, du 31 octobre 176’.), et dans celle à Richelieu, du 8 novembre. (B.)

2. Page 489.