Oui, jeune infortunée, oui, je ne puis t’entendre
Sans qu’un dieu, dans mon cœur ardent à te défendre,
Ne soulève mes sens, et crie en ta faveur.
Tous deux m’ont pénétré de tendresse et d’horreur.
Scène IV
Vient-on nous demander le sang de ce coupable ?
Rien encor n’a paru.
Son supplice équitable
Pourrait de nos tyrans désarmer la fureur.
Ils seraient plus tyrans s’ils épargnaient sa soeur.
Cependant un vieillard, dans sa douleur profonde,
Malgré l’ordre donné d’écarter tout le monde,
Et malgré mes refus, veut embrasser vos pieds :
A ses cris, à ses yeux dans les larmes noyés,
Daignez-vous accorder la grâce qu’il demande ?
Une grâce ! Qui ? Moi !
Que veut-il ? qu’il attende,
Qu’il respecte l’horreur de ces affreux moments :
Il faut que je vous venge : allons, il en est temps.
Ciel ! Déjà !
Rejetez sa prière indiscrète.
Mon frère, la faiblesse où mon état me jette
Me permettra peut-être encor de lui parler.
Le malheur dont le ciel a voulu m’accabler
Ne peut être, sans doute, ignoré de personne ;