Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/600

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J901J- : IJAUON D’OTilANTK.

Ainsi que mou deslin jo change en un seul jour ; Irène et mes malheurs éveillent mon courage.

(.V SOS vassaux, qui paraissent on armes.)

Amis, le fer en main, frayons-nous un passage Dans nos propres foyers ravis par ces brigands. Enchaînons, à leur tour, ces vainqueurs insolents riongc’s dans leur ivresse, et se livrant en proie À la sécurité de leur brutale joie. Vous, gardez cette porte ; et vous, vous m’attendrez l’rès de ma chambre même, au haut de ces degrés Qui donnent au palais une secrète issue. J’en ou^rirai la porte au public inconnue. Je veux que de ma main le corsaire soit pris. Dans le même moment appelez à grands cris Tous les bons citoyens au secours de leur maître : Frappez, percez, tuez, jetez par la fenêtre. Quiconque à ma valeur osera résister.

(A Irène.)

Déesse de mon cœur, c’est trop vous arrêter : Allez à ce festin que le vainqueur prépare. Je lui destine un plat qu’il pourra trouver rare ; Et j’espère ce soir, plus heureux qu’au matin, De manger le rôti qu’on cuit pour le vilain.

IRÈNE.

J’y cours ; vous m’y verrez : mais que votre tendresse Ne s’effarouche pas si de quelque caresse Je daigne encourager ses désirs effrontés : Ce ne sont point, seigneur, des infidélités. Je ne pense qu’à vous, quand je lui dis que j’aime ; En buvant avec lui, je bois avec vous-même ; En acceptant son cœur je vous donne le mien :

— Il faut un petit mal souvent pour un grand bien. 

(Elle sort.)

SCÈNE II.

LE BAIiON, à SCS vassaux.

Allons donc, mes amis, hâtons-nous de nous rendre Au souper où l’Amour avec Mars doit m’attendre. Le temps est précieux : je cours quelque hasard D’être un peu passé maître, et d’arriver trop tard.