Scène VI.
Tout est en paix, la femme est retrouvée ;
Votre parent nous l’avait enlevée :
Il nous la rend ; c’est peut-être un peu tard.
Chacun son bien ; tudieu ! quel égrillard !
Courez soudain recevoir votre fille ;
Qu’elle demeure au sein de sa famille.
Veillez sur elle ; ayez soin d’empêcher
Qu’aucun mortel ose s’en approcher.
Excepté moi ?
Est pour vous-même.
Obéissez…
Sont dans le fond de bien vilaines gens.
Droit du seigneur, femme que l’on enlève !
Défense à moi de lui parler… Je crève.
Mais je l’aurai, car je suis fiancé :
Consolons-nous, tout le mal est passé.
Elle revient ; mais l’injure cruelle
Du chevalier retombera sur elle ;
Voilà le monde ; et de tels attentats
Faits à l’honneur ne se réparent pas.
Eh bien ! parlez, parlez ; daignez m’apprendre
Ce que je brûle et que je crains d’entendre :
Nous sommes seuls.
Apprenez donc le comble du malheur :
C’est peu qu’Acanthe, en secret étant née
De cette Laure, illustre infortunée,
Soit sous vos yeux prête à se marier
Indignement à ce riche fermier ;